Green UX : 7 bonnes pratiques pour éco-concevoir un service numérique
Le Green UX s’intègre dans une démarche d’éco conception numérique. Il inclut l’utilisateur et l’utilité d’un service numérique au centre du projet, pour plus d’efficacité et moins d’impact écologique. Découvrez les bonnes raisons de mettre en place une approche Green UX et 7 conseils pour limiter l’empreinte carbone d’un service numérique tout en améliorant ses performances ! Cet article a été co-rédigé avec Hélène Rodier, UX Designer au sein du Groupe Isia.
Qu’est-ce que le Green UX ? Définition
Le Green UX est un ensemble de pratiques plus « vertes », axées sur l’expérience utilisateur (User eXperience), qui s’appliquent lors de la conception d’interfaces numériques et d’applications. Ces principes visent à alléger le coût environnemental d’un produit numérique sur tout son cycle de vie, depuis sa conception jusqu’à son utilisation.
La démarche de Green UX s’attache à faire mieux avec moins, en se concentrant uniquement sur les besoins essentiels de l’utilisateur. Elle s’articule autour de trois axes :
- la simplicité, pour réduire le nombre de fonctionnalités et de pages inutiles ;
- la sobriété, pour orienter les choix techniques et d’intégration ;
- la pertinence, pour rendre plus rapide et directe chaque tâche à effectuer, dans le but d’optimiser et de fluidifier le parcours utilisateur.
Pourquoi mettre en place une approche Green UX ?
L’importance du Green UX : limiter la pollution numérique
Aujourd’hui, le numérique représente 4,4 % de l’empreinte carbone en France, d’après une réédition de l’étude de l’ADEME en 2024, basée sur des données de 20221. Les usages du numérique, individuels comme à l’échelle de l’entreprise, se sont accélérés depuis la pandémie de Covid-19, et risquent de poursuivre leur hausse vertigineuse avec la montée en puissance de l’IA générative. En l’absence de changement pour inverser la tendance, l’ADEME prévoit un triplement des émissions de GES d’ici à 2050 et une hausse de 80 % d’électricité consommée en France. Il devient donc urgent et nécessaire de se tourner vers des solutions pour réduire la consommation énergétique et limiter les effets néfastes de ce boom digital.
C’est là que l’approche de Green UX intervient. Alors que la transformation numérique des entreprises joue un rôle important dans l’empreinte carbone du web, l’adoption de pratiques de Green UX permet de limiter la pollution numérique et de faire plus d’économies d’énergie.
Démarche de Green UX : les avantages
L’approche de Green UX offre une manière plus écologique d’utiliser un service numérique, avec de nombreux avantages. Voyons lesquels :
- Sobriété de l’interface utilisateur : grâce à un design minimum, l’interface gagne en efficacité et offre une meilleure expérience utilisateur ;
- Site moins lourd : le site prend moins de temps à se charger, ce qui fluidifie l’expérience de l’utilisateur ;
- Navigation facilitée : le visiteur accède plus rapidement et sans friction à l’objet de sa recherche ;
- Optimisation du référencement et de la visibilité en ligne : le poids d’un site web et sa vitesse de chargement sont des critères de positionnement pour les robots des moteurs de recherche, qui favorisent les sites les plus performants ;
- Niveau de sécurité accru : un site sans fonctionnalités superflues et doté d’un code robuste sera mieux protégé contre les cyberattaques et les virus ;
- Image de marque améliorée : notamment grâce à un bon positionnement dans les résultats de recherche, en complément d’avis positifs ;
- Réduction des coûts de conception, de développement, et de maintenance : avec moins de superflu, le périmètre est plus restreint, ce qui diminue les coûts liés au temps humain, aux serveurs, etc.
Le rôle clé de l’UX Designer dans la conception responsable
Les UX Designers jouent un rôle déterminant dans la transition vers un numérique plus durable. Bien que l’expérience utilisateur (UX) ne soit pas la seule réponse à tous les défis environnementaux, elle contribue significativement à réduire l’empreinte écologique des produits numériques. À l’heure où le nombre d’objets connectés augmente massivement, il est impératif de concevoir des interfaces moins énergivores. L’écoconception, qui vise à trouver un équilibre entre l’efficacité des sites web et leur impact environnemental, devient une responsabilité partagée.
Les UX Designers doivent donc rester à l’affût des tendances et se former sur les pratiques numériques responsables. Cela leur permet de respecter des principes d’UX verte, afin de créer des services plus soutenables alliant performance et sobriété énergétique. En plus d’adopter des pratiques innovantes dans la conception d’applications et de sites web durables, les designers peuvent également sensibiliser les utilisateurs à l’impact de leur consommation du numérique.
Le Green UX en 7 bonnes pratiques

#1 – Se centrer sur le parcours utilisateur
Dès le début du projet digital, l’utilisateur doit être placé au cœur des réflexions. Il s’agit d’accorder un soin particulier au parcours utilisateur, c’est-à-dire à la succession d’actions que nous voulons faire effectuer à un utilisateur de notre service. Ce que l’on vise ? La fluidité et l’efficacité.
Pour chacune des étapes d’un parcours, et tout au long du parcours, la démarche conduit à se poser les questions suivantes (d’après Sébastien Rufer, dirigeant d’Angle Web2 ) :
- L’étape est-elle pertinente pour ma cible ?
- Cette étape a-t-elle un intérêt pour mon business ?
- Quelle est la solution la plus sobre pour la mettre en œuvre ?
Si vous avez besoin d’une expertise UX Design pour guider et approfondir vos réflexions, faites appel à nos UX Designers ! Ils sauront vous aiguiller pour adopter une approche centrée sur l’utilisateur, afin d’apprendre à le connaître et à mieux répondre à ses attentes, tout en tenant compte de vos impératifs business.

#2 – Adopter un design minimaliste
La simplicité est la clé de l’efficacité : un web design épuré permet de réduire la consommation énergétique tout en améliorant l’expérience utilisateur. En privilégiant la juste dose d’information et une structure logique, vous favoriserez une navigation fluide et intuitive.
Les éléments graphiques doivent servir une fonction précise, comme guider l’utilisateur, et l’utilisation de formats d’images (svg, Webp) adaptés au message illustré contribue à la légèreté du design. Les blocs de contenu, bien structurés, offrent une meilleure lisibilité et une meilleure accessibilité, en facilitant la lecture des widgets pour les personnes malvoyantes, par exemple. Cette structure permet de renforcer l’engagement des utilisateurs, tout en minimisant l’empreinte écologique du site.

#3 – Limiter le nombre de polices de caractères et de couleurs
Plus le nombre de polices est élevé, plus une interface a besoin de ressources. Pour limiter l’impact énergétique d’une interface, il est idéal d’utiliser deux polices différentes pour hiérarchiser l’information : l’une pour les titres et l’autre pour les textes. Le bonus pour limiter encore plus l’impact ? Utiliser des polices websafe. Ces polices sont installées par défaut sur tous les terminaux, et ne requièrent donc pas d’appel serveur pour les récupérer. Les notes d’éco-conception s’en trouvent améliorées.
De la même manière, plus les couleurs sont variées, plus les écrans qui les affichent consommeront de l’énergie. Tout comme pour les polices, tenez-vous en à deux couleurs principales, à utiliser sur l’ensemble de votre site web. L’important sera de veiller à appliquer un bon contraste, afin de s’assurer de l’accessibilité de tous les éléments affichés à l’écran.
Un exemple qui fonctionne bien : une teinte claire en couleur principale et un autre coloris plus foncé emblématique de votre marque, avec un bon contraste !

#4 – Réduire et optimiser : l’emploi des vidéos et des images
Dans la phase de conception responsable, il est essentiel de s’interroger en premier lieu, sur l’utilité d’ajouter un média (vidéo, image, illustration, etc.) sur une interface : quel objectif vient-il remplir ? La démarche de Green UX encourage à évaluer systématiquement la pertinence de chaque ressource numérique et à limiter leur utilisation tant que possible.
Si l’emploi d’une vidéo ou d’une image apporte de la valeur, alors veillez à les convertir à des formats plus légers (tels que WebP) ou à les compresser. Par ailleurs, sur un plan plus technique, vous pouvez utiliser une « sprite d’images », qui correspond à une série d’images rassemblées dans une seule grande image. Avec le langage CSS, il est possible d’afficher la partie de l’image souhaitée, ce qui contribuera à réduire l’impact écologique d’une page. En effet, une page web contenant de multiples images peut mettre du temps à se charger et générer de nombreuses requêtes serveur, ce qui est très consommateur d’énergie. En utilisant une sprite d’images, le nombre de requêtes est réduit et économise des ressources.

#5 – Éviter les plugins
Le codage personnalisé plutôt que l’emploi de plugins est une bonne approche Green UX. En effet, l’intégration de plugins peut ralentir le temps de chargement d’un site, en raison du volume de ressources à mettre en place. Le fait de coder permet de minimiser les émissions de CO2, mais aussi d’offrir une expérience utilisateur plus fluide, car le site est optimisé, et plus sûr, car les risques de piratage ou d’intrusion diminuent.

#6 – Interroger la soutenabilité d’une fonctionnalité
Pour une conception véritablement responsable, la soutenabilité de chaque fonctionnalité doit être considérée. Pour cela, demandez-vous quelle sera sa consommation en ressources, mais aussi sa maintenabilité technique. Une fonctionnalité durable doit être facile à entretenir et à faire évoluer, tout en encourageant des comportements utilisateurs respectueux de l’environnement.
Par ailleurs, il est essentiel de vérifier la compatibilité d’une fonctionnalité avec des appareils électroniques plus anciens, afin de ne pas inciter à un renouvellement prématuré et polluant du matériel. En questionnant ainsi chaque aspect d’une fonctionnalité, vous vous assurez de minimiser son impact écologique tout en maximisant son efficacité.

#7 – Implémenter un code vert
N’oublions pas que la façon même de coder a un impact sur la consommation énergétique d’une interface. Ainsi, il est vivement encouragé de construire un code propre et minimaliste, ou « Green code », afin de poursuivre la logique d’éco-conception adoptée lors du travail sur le design.
Parmi les recommandations à adresser aux développeurs, pour créer un code sobre et efficace :
- insérer l’appel du fichier Javascript en bas de page afin d’accélérer le chargement de la page ;
- ajouter des propriétés « async », pour exécuter une page en asynchrone, ou « differ » pour différer l’exécution à la fin du chargement de la page, et ainsi diminuer la consommation d’énergie ;
- utiliser la mise en cache du navigateur pour stocker temporairement les données et charger plus rapidement une page lors de la prochaine visite de l’utilisateur ;
- nettoyer le fichier CSS de ses données superflues.
Pour aller plus loin dans votre démarche Green UX
Audit Green UX : les outils gratuits à utiliser
Comment savoir si votre site web répond aux critères de Green UX ? Vous trouverez aisément plusieurs ressources et outils en ligne pour réaliser un audit de votre site web et évaluer les différents aspects de l’éco-conception. En voici deux connus :
- EcoIndex : ce logiciel évalue la performance environnementale d’un site internet. Il permet de lister des informations concernant chaque page, comme le poids et l’empreinte carbone. Les données fournies s’accompagnent de recommandations pour obtenir un meilleur score environnemental et une performance accrue.
- Ecometer : cette application vous propose de tester la maturité Green UX d’un site web. Son résultat fournit des informations sur les performances du design, de la partie technique et de l’hébergement du site.
Les hébergements Web écologiques
Choisir un hébergeur « vert » complète l’approche d’écoconception en limitant l’impact environnemental de vos services numériques. Les hébergeurs verts se distinguent notamment par leur recours aux énergies renouvelables pour faire tourner leurs centres de données et refroidir leurs serveurs.
Il sera également judicieux, lors de votre choix, de tenir compte de la localisation du serveur. En effet, plus la distance sera grande, plus le serveur sera gourmand en énergie pour acheminer les données vers votre site web. On peut citer, comme exemple français, PlanetHoster, un hébergeur performant et très engagé en matière d’écologie.
Les labels pour un site web éco responsable
Afin de vous assurer que votre démarche est solide et reconnue, et de prouver vos engagements à vos clients et partenaires, vous pouvez entreprendre de faire labelliser ou certifier votre site web. Voici des exemples de labels :
- Le Green Code Label,
- L’écoIndex Certification,
- La certification Green Web Fondation,
- La conformité aux normes ISO de la conception responsable.
Pour renforcer votre démarche, le label Numérique responsable (NR), porté par l’Agence Lucie, donne une reconnaissance et une crédibilité à vos efforts en matière d’éco-conception, mais aussi de Numérique responsable de manière plus large.
Conclusion : éco-conception et UX design, une alliance opportune
Le Green UX est une approche novatrice pour concevoir des interfaces plus vertueuses sur le plan environnemental. Un service numérique éco-conçu est un moyen cohérent de soutenir une image de marque engagée, en lien avec une démarche RSE. Pour aller plus loin, au-delà du service numérique, la question même de sa finalité est essentielle à aborder : à quoi va-t-il servir ? Quel produit/service, quelle activité va-t-il promouvoir ?
En intégrant ces réflexions et en mettant en place les bonnes pratiques présentées dans cet article, vous augmentez vos chances de réduire l’empreinte carbone de vos applications et services numériques, tout en offrant des expériences utilisateur optimales. Au sein du Groupe Isia, nous l’avons compris et nous sommes convaincus qu’on peut faire plus, avec moins.
Prêt.e à essayer ? Confiez-nous votre prochain projet d’écoconception de services numériques !
Sources :
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