Éco-conceptionNumérique Responsable

Green Coding : optimisez le code pour la durabilité et la performance

16 septembre 2025

Le Green coding, en quelques mots ? C’est une manière de produire du code en suivant des pratiques et des techniques respectueuses de l’environnement.  

Intégré à une démarche d’éco-conception numérique, le Green coding présente de nombreux avantages : création de systèmes plus rapides, plus efficaces et moins gourmands en ressources, réduction des coûts énergétiques, contribution à la transition écologique, etc. En effet, ce n’est plus un secret que nos usages et appareils numériques consomment de l’énergie, génèrent des émissions de CO2 et alourdissent l’impact sur l’environnement d’origine humaine.  

Alors que les développeurs cherchent à maximiser la performance et la fiabilité du code, comment peuvent-ils s’orienter vers plus d’efficience, afin de limiter son empreinte écologique ?  

Nous explorons aujourd’hui le sujet de l’éco-coding : découvrez ses avantages, des techniques à tester pour le mettre en place et les réponses aux défis que cette démarche suscite pour faire le tour de la question !

Résumé

Pas le temps de lire tout l’article aujourd’hui ? Voici une courte synthèse pour repartir avec les points clés à retenir :

Le green coding permet de réduire l’empreinte environnementale des applications tout en améliorant leur efficacité et leurs performances. Comment faire du Green Coding : 

Le Green Coding se révèle efficace au sein d’une démarche plus globale d’écoconception, qui permet de créer des fonctionnalités utiles, utilisables et utilisées. Le fait d’optimiser le code d’une fonctionnalité inutile n’a pas d’intérêt.

Enfin, des défis se présentent comme le manque de connaissances, l’intégration dans les processus, la prise en compte des contraintes du code et l’appui de l’IA pour coder ; vous trouverez dans l’article des pistes pour les surmonter.

Et si vous cherchez à vous faire accompagner pour développer des solutions numériques performantes et efficientes sur le plan environnemental, parlez-nous de votre projet !

Introduction au Green Coding 

Tout d’abord, penchons-nous sur la notion de Green coding : également appelé green code, éco-coding ou éco-programming, le « code vert » est un ensemble de pratiques et de techniques de développement visant à minimiser l’impact environnemental, dont la consommation énergétique, du fonctionnement des programmes informatiques. Cela inclut les choix qui concernent l’ensemble des étapes d’un projet digital, du développement à la mesure – en passant par la conception.

Pourquoi faire du Green Coding ?  

Applications, serveurs clouds, logiciels, et désormais modèles d’IA, toutes ces solutions contribuent à la facture énergétique. Selon l’étude de l’impact environnemental du numérique en France de l’ADEME, publiée en 2025 et portant sur les données de 2022, les services numériques représentaient 11 % de la consommation électrique française. Et ces chiffres ne tiennent pas encore compte de la montée en puissance de l’IA générative !

Nous devons donc viser des approches plus respectueuses de l’environnement et moins énergivores. 

Les leviers du Green Coding

La réduction des émissions et l’optimisation de ressources lors du développement utilisent les 4 leviers suivants :  

Techniques de Green Coding : par où commencer ? 

Vous voulez créer des logiciels, des applications, en intégrant la dimension éco-programming ?

Pour mettre en place une démarche de Green Coding, il existe un ensemble de bonnes pratiques visant à améliorer l’empreinte carbone du code. Si tenir compte des enjeux écologiques lors de la programmation n’est pas la priorité de toutes les entreprises, une telle approche peut véritablement être vertueuse et contribuer à construire des logiciels plus performants.  

Les choix techniques peuvent avoir un impact, et certains langages sont plus « verts » que d’autres, comme C, Rust, C++ et Ada. Toutefois, la question du langage est le point le plus difficile à faire évoluer. Par exemple, les équipes de développement ne vont pas s’improviser expertes C++ du jour au lendemain, dans le but de faire quelques économies sur les performances du langage. Qui plus est, le risque serait de perdre ces gains attendus en appliquant de mauvaises pratiques, par manque de maîtrise justement.

Voici quelques conseils pour appliquer des principes de Green coding, qui sont indépendants du choix de langage de programmation et sont plutôt centrés sur la recherche de l’efficacité énergétique. 

1. Optimiser le code 

Sans doute la première ligne de conduite à adopter pour tout développeur cherchant à coder de façon plus responsable, avec une intention d’efficacité. Cela implique de programmer avec pour objectif d’effectuer une tâche de la meilleure façon, et donc avec le moins de ressources possible. Un site internet ou un service numérique rapide et bien conçu n’est pas seulement un atout pour les utilisateurs finaux. Il est bien souvent plus sobre !

Le rôle d’un code propre, efficace sera de : 

La logique à adopter est celle d’une construction de logiciels durables. Le fait d’écrire du code évolutif, modulable, qui ne demande pas de révisions constantes, assure une facilité de maintenance sur le long terme.

2. Optimiser l’utilisation des ressources  

Les Green Codeurs vont également veiller à optimiser la gestion des ressources, afin de diminuer la consommation d’énergie. Cela concerne notamment : 

Point d’attention : les points susmentionnés sont des exemples de leviers à activer. L’écueil serait de faire preuve d’un zèle non éclairé ou de se lancer dans une application non réfléchie. Comme bien souvent dans le domaine de l’écoconception et des pratiques associées, la réussite et la pertinence de la démarche résident dans l’équilibre trouvé entre les gains liés à la pratique, et les inconvénients inhérents à sa mise en place, voire parfois les détriments pour l’application traitée. 

Comme pour toute démarche d’écoconception numérique, il est important de s’interroger sur l’utilité et l’utilisabilité d’une fonctionnalité. Par exemple, la question de l’intérêt du lazy loading se pose : est-il utile ? Entre le poids et la consommation du système de lazyloading et le gain des octets non transférés, obtient-on un gain ? Est-ce que le gain sur le chargement initial (poids de la page, mémoire occupée au lancement…) est significatif versus le temps de calcul, la mémoire, le transfert réseau nécessaires au chargement en cours d’utilisation ? Est-ce que ce chargement différé impacte les performances de l’application ?

La mesure (voir ci-après) permet de donner des éclairages à ces questions.

3. Utiliser des outils d’analyse et de mesure

Une logique à adopter pour mener à bien une démarche de Green Coding est celle de la mesure. Si complexe soit-elle, cette opération est nécessaire pour quantifier et améliorer les aspects environnementaux des solutions développées. Par exemple, surveiller la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre aide les développeurs à ajuster leurs actions pour concevoir des services numériques plus durables.  

Différents types d’outils existent pour faciliter cette démarche : 

Pour aller plus loin sur le sujet de la mesure, consultez notre webinaire dédié : Le défi de la mesure.

Quels sont les challenges autour du Green Coding ? 

Barrières techniques et manque de connaissances 

Sans une compréhension approfondie des principes et des pratiques du Green coding, il peut être difficile pour les équipes de développement de mettre en œuvre des changements efficaces. 

Pro Tip : encouragez vos développeurs à effectuer une veille active sur le sujet et proposez-leur des programmes de formation continue. Cela assurera qu’ils restent au fait des règles et des principes du Green Coding et de leurs évolutions constantes. 

Intégration dans les processus existants 

Intégrer le Green coding dans des processus de développement déjà établis peut sembler complexe et coûteux. Les entreprises peuvent hésiter à modifier leurs flux de travail existants par crainte de perturbations ou de coûts supplémentaires. 

Pro Tip : commencez par des petits projets pilotes pour démontrer la faisabilité et les bénéfices du Green coding avant de l’étendre à plus grande échelle. Cela peut contribuer à gagner le soutien de la direction et à identifier des améliorations potentielles sans risque majeur.

Prise en compte des contraintes du code 

La phase de conception d’un service numérique est la clé de réussite du Green coding : elle implique de s’interroger sur la faisabilité au niveau du code. Si la conception s’intéresse aux impacts et à la valeur apportée par une fonctionnalité, mais ne prend pas en compte certaines contraintes du code, l’écoconception peut être ratée, et les techniques de Green Coding perdent leur intérêt. 

Pro Tip : il peut être efficace de désiloter afin que les équipes de conception et de développement travaillent en synergie, et de recréer du lien sur les choix UX avec l’appui et l’avis d’un Lead Tech.

IA et Green coding  

De plus en plus de développeurs s’appuient sur des intelligences artificielles pour coder. Cependant, la génération automatique de code par l’IA n’intègre pas toujours les principes du Green Coding. En effet, tout comme un code extrait d’une réponse IA ne tiendra pas toujours compte des contraintes de sécurité, il ne suivra pas systématiquement les bonnes pratiques, qu’elles soient générales ou plus orientées pour le Green Coding.

Pro Tip : dans le cadre d’une utilisation de l’IA pour coder, formulez explicitement une demande (prompt) visant à réduire l’utilisation des ressources. De plus, mesurez toujours les résultats pour contrôler la qualité du code produit par l’IA et pour le corriger, afin de le rendre plus performant et moins gourmand en ressources. Bien entendu, le rôle du développeur est essentiel pour ne pas accorder une confiance aveugle aux intelligences artificielles. Avec une posture critique vis-à-vis de la réponse de l’IA, le développeur devra être le dernier regard qui validera le code obtenu : sur la sécurité, la cohérence, l’impact écologique et la maintenabilité.

Conclusion 

La démarche Green coding permet de créer des solutions numériques et des sites web plus efficients et plus performants, avec une meilleure expérience utilisateur. Cela va au-delà du code : les développeurs, mais aussi toutes les parties prenantes d’un projet digital ont un rôle à jouer, de la conception au développement, pour contribuer à diminuer l’impact du numérique. 

Finalement, à l’instar du Numérique responsable, le Green Coding s’appuie avant tout sur des bonnes pratiques générales, dont nous avons tous déjà entendu parler et qui sont souvent déjà appliquées, parfois oubliées, généralement sacrifiées sur l’autel de la rapidité et du budget. La démarche d’éco-coding nous invite à changer le prisme par lequel nous observons ces pratiques, afin de les remettre au centre de notre production.

Enfin, en dépit des défis qui se présentent, il est important de rappeler que les petites étapes comptent ; nul besoin d’obtenir un éco-score parfait rapidement et de se focaliser uniquement sur ce sujet. Il conviendra plutôt de trouver l’équilibre et de la cohérence en progressant au fur et à mesure sur différents objectifs – un code plus sobre, mais aussi un hébergeur vert, une solution numérique sans fonctionnalités inutiles, etc. Une démarche plus engageante et valorisante, qui permet d’avancer ensemble. 

C’est exactement notre vision de l’écoconception et du numérique responsable au sein du Groupe Isia ; si cela vous parle, n’hésitez pas à nous parler de votre projet ! 

Merci à nos développeurs experts Noël, Maurine et Fabien pour leur relecture et leurs précieuses contributions à cet article !

FAQ 

Qu’est-ce que le green code ? 

Le green code regroupe des méthodes et techniques de développement logiciel durable. Il permet de créer des solutions numériques et des sites web plus efficients et plus performants, moins impactants pour l’environnement, et avec une meilleure expérience utilisateur. 

Qu’est-ce que la Green Code Initiative ?  

La Green Code Initiative est un collectif qui s’engage pour des services numériques durables par la sensibilisation au codage vert et la co-construction de plugins pour SonarQube. Ces outils gratuits et open-source aident les développeurs à concevoir des programmes à moindre impact écologique. L’association Green Code Initiative organise chaque année son événement phare, le Green Code Challenge, notamment pour promouvoir le Green Coding. 

Durabilité dans le développement logiciel : pourquoi c’est important ? 

Meilleure performance 

Les applications et des logiciels développés en intégrant des principes de green code gagnent en efficacité, en rapidité, et donc apportent des bénéfices pour l’utilisateur également. Pour aller plus loin, cela contribue également à une meilleure réputation des entreprises, qui mettent à disposition de leurs utilisateurs des services numériques qui sont efficaces et répondent à leurs attentes. 

Approche écoresponsable 

Avec l’adoption croissante d’outils informatiques et la généralisation de pratiques très consommatrices (streaming, IA, etc.), on comprend l’importance d’adopter une approche plus vertueuse et plus sobre du codage pour réduire l’impact écologique des projets numériques.  

Réduction des coûts énergétiques 

Le code est plus efficace, mois consommateur d’énergie, ce qui contribue à réduire la facture énergétique.

CET ARTICLE VOUS A PLU ?

Partagez le sur les réseaux sociaux.

🡰 Retour aux actualités du site