Green Coding : optimisez le code pour la durabilité et la performance

Le Green coding, en quelques mots ? C’est une manière de produire du code en suivant des pratiques et des techniques respectueuses de l’environnement.
Intégré à une démarche d’éco-conception numérique, le Green coding présente de nombreux avantages : création de systèmes plus rapides, plus efficaces et moins gourmands en ressources, réduction des coûts énergétiques, contribution à la transition écologique, etc. En effet, ce n’est plus un secret que nos usages et appareils numériques consomment de l’énergie, génèrent des émissions de CO2 et alourdissent l’impact sur l’environnement d’origine humaine.
Alors que les développeurs cherchent à maximiser la performance et la fiabilité du code, comment peuvent-ils s’orienter vers plus d’efficience, afin de limiter l’empreinte écologique du code ?
Nous explorons aujourd’hui le sujet de l’éco-coding : découvrez ses avantages, des techniques à tester pour le mettre en place et les réponses aux défis que cette démarche suscite pour faire le tour de la question !
Résumé :
Pas le temps de lire tout l’article aujourd’hui ? Voici une courte synthèse pour repartir avec les points clés à retenir :
Le green coding permet de réduire l’empreinte environnementale des applications tout en améliorant leur efficacité et leurs performances.
Comment faire du Green Coding :
- Optimiser le code : s’assurer que le code est propre, efficace, et dépourvu de redondances pour maximiser les performances tout en minimisant l’utilisation des ressources.
- Optimiser l’utilisation des ressources : gérer efficacement la mémoire, les communications réseau, et les opérations d’entrée/sortie pour réduire la consommation d’énergie.
- Utiliser des outils d’analyse et de mesure : s’appuyer sur des outils pour surveiller et optimiser la consommation de ressources et les performances du code.
Enfin, des défis se présentent comme le manque de connaissances, l’intégration dans les processus, et l’appui de l’IA pour coder ; vous trouverez dans l’article des pistes pour les surmonter.
Et si vous cherchez à vous faire accompagner pour développer des solutions numériques performantes et efficientes sur le plan environnemental, parlez-nous de votre projet !
Introduction au Green Coding
Tout d’abord, penchons-nous sur la notion de Green coding : également appelé green code, éco-coding ou éco-programming, le « code vert » est un ensemble de pratiques et de techniques de développement visant à minimiser l’impact environnemental, dont la consommation énergétique, du fonctionnement des programmes informatiques. Cela inclut les choix qui concernent l’ensemble des étapes d’un projet digital, du développement à la mesure – en passant par la conception.
Pourquoi faire du Green Coding ?
Applications, serveurs clouds, logiciels, et désormais modèles d’IA, toutes ces solutions contribuent à la facture énergétique. Selon l’étude de l’impact environnemental du numérique en France de l’ADEME, publiée en 2025 et portant sur les données de 2022, les services numériques représentaient 11 % de la consommation électrique française. Et ces chiffres ne tiennent pas encore compte de la montée en puissance de l’IA générative ! Nous devons donc viser des approches plus respectueuses de l’environnement et moins énergivores.
Les leviers du Green Coding
La réduction des émissions et l’optimisation de ressources lors du développement utilisent les 4 leviers suivants :
- L’architecture logicielle : réaliser des économies d’énergie en optimisant la structure de base du logiciel à programmer.
- La logique : adapter sa logique, travailler le code logiciel de façon à être plus efficace et à moins consommer de ressources.
- La méthodologie : adopter un processus de développement agile, qui permet de tester, d’identifier et de modifier des éléments de code dont l’efficacité énergétique est à optimiser.
- Le matériel : optimiser la charge des serveurs, et si possible se tourner vers un hébergeur cloud engagé dans une démarche écoresponsable et alimenté par des énergies renouvelables.
Techniques de Green Coding : par où commencer ?
Vous voulez créer des logiciels, des applications, en intégrant la dimension éco-programming ?
Pour mettre en place une démarche de Green Coding, il existe un ensemble de bonnes pratiques visant à améliorer l’empreinte carbone du code. Si tenir compte des enjeux écologiques lors de la programmation n’est pas la priorité de toutes les entreprises, une telle approche peut véritablement être vertueuse et contribuer à construire des logiciels plus performants.
Voici quelques conseils pour appliquer des principes de Green coding, qui sont indépendants du choix de langage de programmation et sont plutôt centrés sur la recherche de l’efficacité énergétique. Cela dit, les choix techniques peuvent avoir un impact, et certains langages sont plus « verts » que d’autres, comme C, Rust, C++ et Ada.
1. Optimiser le code
Sans doute la première ligne de conduite à adopter pour tout développeur cherchant à coder de façon plus responsable, avec une intention d’efficacité. Cela implique de programmer avec pour objectif d’effectuer une tâche de la meilleure façon, et donc avec le moins de ressources possible. Un site internet ou un service numérique rapide et bien conçu n’est pas seulement un atout pour les utilisateurs finaux. Il est bien souvent plus sobre !
Le rôle d’un code propre, efficace sera de :
- maximiser l’efficience des algorithmes, en limitant le nombre d’opérations : par exemple, utiliser un algorithme de tri efficace comme le tri rapide au lieu d’un tri à bulles pour gérer de grands ensembles de données ;
- rédiger un code réduit au maximum : pour diminuer la redondance du code, utiliser par exemple des fonctions ou des méthodes réutilisables pour des tâches répétitives ;
- s’appuyer sur des structures de données qui diminuent les besoins en mémoire ou en CPU : lorsque cela est possible, on préfèrera une table de hachage pour des recherches rapides plutôt qu’une liste ;
- supprimer le code inutilisé ou « code mort » : par exemple, retirer des portions de code qui ne sont plus utilisées à la suite de mises à jour de fonctionnalités ;
- simplifier les API : par exemple en concevant des interfaces de programmation (API) qui nécessitent moins de requêtes ou qui renvoient uniquement les données nécessaires, réduisant ainsi le trafic réseau.
Un autre élément à garder à l’esprit est une construction sur le long-terme pour des logiciels durables. Le fait d’écrire du code évolutif, modulable, qui ne demande pas de révisions constantes, assure une facilité de maintenance sur le long terme.
2. Optimiser l’utilisation des ressources
Les Green Codeurs vont également veiller à optimiser la gestion des ressources, afin de diminuer la consommation d’énergie. Cela concerne notamment :
- l’allocation de mémoire : par exemple, utiliser des structures de données compactes comme des tableaux à la place de listes chaînées pour des collections statiques peut réduire la consommation de mémoire ;
- la communication réseau : ainsi, regrouper plusieurs requêtes réseau en une seule requête batch permet de minimiser les allers-retours et de réduire la charge sur le réseau ;
- la réduction des appels serveurs inutiles : implémenter un mécanisme de cache côté client peut éviter de recharger des données identiques lors de requêtes répétées, ce qui maximise les performances et l’efficacité énergétique ;
- le chargement d’une page web : compresser des actifs statiques comme les images et appliquer le lazy loading peuvent optimiser la consommation des ressources nécessaires au chargement. Le lazy loading, par exemple, permet de ne charger que les images visibles à l’écran au moment où l’utilisateur fait défiler la page, réduisant ainsi la quantité de données transférées initialement.
3. Utiliser des outils d’analyse et de mesure
Une logique à adopter pour mener à bien une démarche de Green Coding est celle de la mesure. Si complexe soit-elle, cette opération est nécessaire pour quantifier et améliorer les aspects environnementaux des solutions développées. Par exemple, surveiller la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre aide les développeurs à ajuster leurs actions pour concevoir des services numériques plus durables.
Différents types d’outils existent pour faciliter cette démarche :
- pendant le développement : des outils d’analyse, comme SonarQube, améliorent la qualité du code en identifiant les bugs et les vulnérabilités ;
- pour le temps d’exécution : des outils comme VisualVM permettent de surveiller les performances des applications Java en temps réel. VisualVM, par exemple, peut révéler une fonction consommatrice excessive de mémoire ;
- pour les applications mobiles, des outils comme Joular mesurent la consommation d’énergie, aidant à identifier et optimiser les fonctionnalités énergivores.
Quels sont les challenges autour du Green Coding ?
Barrières techniques et manque de connaissances
Sans une compréhension approfondie des principes et des pratiques du Green coding, il peut être difficile pour les équipes de développement de mettre en œuvre des changements efficaces.
Pro Tip : encouragez vos développeurs à effectuer une veille active sur le sujet et proposez-leur des programmes de formation continue. Cela assurera qu’ils restent au fait des règles et des principes du Green Coding et de leurs évolutions constantes.
Intégration dans les processus existants
Intégrer le Green coding dans des processus de développement déjà établis peut sembler complexe et coûteux. Les entreprises peuvent hésiter à modifier leurs flux de travail existants par crainte de perturbations ou de coûts supplémentaires.
Pro Tip : commencez par des petits projets pilotes pour démontrer la faisabilité et les bénéfices du Green coding avant de l’étendre à plus grande échelle. Cela peut contribuer à gagner le soutien de la direction et à identifier des améliorations potentielles sans risque majeur.
IA et Green coding
De plus en plus de développeurs s’appuient sur des intelligences artificielles pour coder. Cependant, la génération automatique de code par l’IA n’intègre pas toujours les principes du Green Coding. En effet, l’IA n’est pas configurée pour produire du code sobre et efficient, optimisé pour de meilleures performances et une consommation moindre des ressources.
Pro Tip : dans le cadre d’une utilisation de l’IA pour coder, formulez explicitement une demande (prompt) pour réduire l’utilisation des ressources. De plus, mesurez toujours les résultats pour contrôler la qualité du code produit par l’IA et pour le corriger afin de le rendre plus performant et moins gourmand en ressources.
Conclusion
La démarche Green coding permet de créer des solutions numériques et des sites web plus efficients et plus performants, avec une meilleure expérience utilisateur. Cela va au-delà du code : les développeurs, mais aussi toutes les parties prenantes d’un projet digital ont un rôle à jouer, de la conception au développement, pour contribuer à diminuer l’impact du numérique.
En dépit des défis qui se présentent, il est important de rappeler que les petites étapes comptent ; nul besoin d’obtenir un éco-score parfait rapidement et de se focaliser uniquement sur ce sujet. Il s’agira plutôt de trouver l’équilibre et de la cohérence en progressant au fur et à mesure sur différents objectifs – un code plus sobre, mais aussi un hébergeur vert, une solution numérique sans fonctionnalités inutiles, etc. Une démarche plus engageante et valorisante, qui permet d’avancer ensemble.
C’est exactement notre vision de l’écoconception et du numérique responsable au sein du Groupe Isia, si cela vous parle, n’hésitez pas à nous parler de votre projet !
FAQ
Qu’est-ce que le green code ?
Le green code regroupe des méthodes et techniques de développement logiciel durable. Il permet de créer des solutions numériques et des sites web plus efficients et plus performants, moins impactants pour l’environnement, et avec une meilleure expérience utilisateur.
Qu’est-ce que la Green Code Initiative ?
La Green Code Initiative est un collectif qui s’engage pour des services numériques durables par la sensibilisation au codage vert et la co-construction de plugins pour SonarQube. Ces outils gratuits et open-source aident les développeurs à concevoir des programmes à moindre impact écologique. L’association Green Code Initiative organise chaque année son événement phare, le Green Code Challenge, notamment pour promouvoir le Green Coding.
Durabilité dans le développement logiciel : pourquoi c’est important ?
Meilleure performance
Les applications et des logiciels développés en intégrant des principes de green code gagnent en efficacité, en rapidité, et donc apportent des bénéfices pour l’utilisateur également. Pour aller plus loin, cela contribue également à une meilleure réputation des entreprises, qui mettent à disposition de leurs utilisateurs des services numériques qui sont efficaces et répondent à leurs attentes.
Approche écoresponsable
Avec l’adoption croissante d’outils informatiques et la généralisation de pratiques très consommatrices (streaming, IA, etc.), on comprend l’importance d’adopter une approche plus vertueuse et plus sobre du codage pour réduire l’impact écologique des projets numériques.
Réduction des coûts énergétiques
Le code est plus efficace, mois consommateur d’énergie, ce qui contribue à réduire la facture énergétique.
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